Bouddhisme

cette page sera l’occasion pour moi de vous partager mon chemin spirituel, ma chercher de la vérité.

Ma rencontre avec le Bouddhisme fait aussi partie de mon chemin dans le yoga. Lorsque j’ai intensifié ma pratique de yoga, surtout par les asanas -soyons honnête- j’ai ressenti un besoin de calmer mon esprit, le yoga me donnait déjà un peu de cette sensation d’apaisement, ça faisait tellement du bien que je voulais aller plus loin. Et étrangement, c’est le Bouddhisme qui m’a appelé. Rien n’est étrange en fait …! (on y reviendra). c’est au détour d’une étagère de librairie au Sénégal – à Dakar, que je suis tombée sur un livre du Dalaï Lama (je ne sais plus lequel, il y en a eu plein d’autres après). A tort, j’associais la méditation uniquement au Bouddhisme 😉 je l’ai découvert plus tard. Mais ça n’a pas été la seule chose qui m’a attiré dans le Bouddhisme. Il y a eu plusieurs éléments déclencheurs: l’image de paix intérieure; le Bouddha; le sourire et le rire du Dalaï Lama; les moines habillés de safran, les temples, l’Asie… je l’avais déjà traversé quelques années auparavant, j’avais été subjuguée par les statues gigantesques de Bouddha, l’art bouddhiste et les peuples. Tout ça était resté imprégné dans ma tête, comme une petite graine qu’on plante, et lorsque les conditions ont été propices alors la graine a donné une pousse, pendant de nombreuses années, c’est resté une pousse, et des conditions encore plus favorables se sont présentées à moi, puis la pousse a grandi, de plus en plus, pour enfin donner un arbre…

ce pendentif, je l’ai acheté dans un parc en Chine, dans la ville de Canton (Guangdong) en 1997. il a été à mon cou pendant des années, puis je l’ai enlevé -je ne l’ai jamais perdu, il m’a suivi partout où j’ai vécu et je l’ai remis à mon cou il y a plusieurs années, il ne me quitte plus…

Avant que la pousse ne se transforme en arbre, bien des choses se sont passées dans ma vie. Après quelques années passées à pratiquer le yoga et la méditation, et beaucoup de lecture sur le yoga, les origines du yoga, l’histoire du yoga…. plein de livres que j’ai encore, que j’ai pu sauver de mes multiples déménagements pour ramener jusqu’à Estrée Wamin. Je suis enfin tombée sur la philosophie du yoga, les Yogas Sutras de Patanjali !!! Belle découverte, si les yoga Sutras étaient venus avant dans ma vie, je ne les aurais même pas remarqués, je n’étais peut-être pas prête… donc j’ai eu l’impression de tomber de ma chaise quand j’ai commencé à lire les yoga Sutras. 

POURQUOI??? et bien, je me suis rendue compte que tout mon parcours dans le yoga n’avait amené doucement vers cette sensation que le yoga ne se limite pas aux asanas (les postures). Beaucoup d’occidentaux voient dans le yoga une discipline sportive, des acrobaties pour lesquelles il faut être flexible… ou bien un truc pour les vieux par ce que ça ne bouge pas assez !!! alors que ça n’est pas que ça, c’est biiiiieeennn plus que ça !!! c’est comme si les asanas étaient le bout de l’iceberg qui dépasse.

vous avez tous déja vu cette image sur google image ;))

Les 1er effets collatéraux de la pratique des asanas se ressentent bien sûr, sur le corps, les muscles, les articulations, le cœur, les poumons, et la flexibilité, ce sont des évidences. 

Puis, les 2ème effets se ressentent sur l’esprit, on est plus concentré, moins colérique, plus serein, patient, tourné vers les autres… etc… 

3ème effets, on est moins souvent malade, on améliore son système immunitaire. 

Pour en arriver là, il faut pratiquer de manière quotidienne …. Soyons claire !!! Ça n’est pas avec une séance d’une heure par semaine qu’on voit ces effets apparaitre ;-). Alors à vos tapis hihihihi!!!

4ème effets, on recherche plus, on en veut plus… tout ça combiné, on se sent bien, mais après ! on en vient à vouloir quelque chose de plus profond, du genre, « quel est le sens de ma vie ? pourquoi je suis là ? c’est quoi mon objectif dans cette vie ? » 

Au fait, pourquoi je vous dis tout ça à propos du yoga alors que au départ mon intention était de vous parler de Bouddhisme !!!    Patience patience….. je vais y arriver 😉

J’ai aussi continué à me former – pas la peine d’en faire la liste ici ;-). Mais surtout, je me suis sentie toute petite et ignorante, au plus je lisais au moins qu’en savait, les ressources sont innombrables, un livre en référence 10 autres, les 10 suivants en amènent 100 et ainsi de suite… ma table de nuit et ma bibliothèque mais aussi mon ipad contenait plus de livres que je ne pourrais en lire en une seule vie… je lisais, assoiffée de connaissance, je voulais comprendre encore plus, c’était sans fin !!!  je ne lisais plus de roman depuis des années, j’avais complétement changé toutes mes lectures pour les livres sur le yoga, le bouddhisme, l’hindouisme, la psychologie du yoga, les tantras, la kundalini, les chakras, les énergies, la Bhagavad Gita, la Mahatbharata, Shiva Samhita, le Gheranda Samhita, les yoga Soutras, l’Advaita Vedanta, le yoga Tibétain, l’ayurveda, la méditation, le Mahayana, le Théravada, la méditation de pleine conscience, l’histoire du Bouddhisme, Ashoka, les sagesses de l’Inde, le yoga tantrique, la médecine naturelle, le Taoisme, le confucianisme, et une quantité de livre de la Bihar School of Yoga… et tant d’autres…. et puis parfois lire seule, on se décourage, on ne comprend pas tout, on tourne les pages d’un livre et on se rend compte que là ça n’est pas de mon niveau, ça ne m’est pas arrivée souvent, mais c’est là où on se dit qu’il faut un maître, un guru ! 

Lors de mes formations de professeurs de yoga au nord de la Thaïlande, mes professeurs Jeenal et Daniel ont su m’apporter des clarifications sur la philosophie du yoga et les Yoga Soutras de Patanjali. C’est pour cette raison que j’avais choisi leur centre de formation en Thaïlande.

Jeenal et Daniel à Doi Saket – 2017 Wise Living Yoga Academy

C’est durant une de mes formations au nord de la Thaïlande, que j’ai rencontré un moine hindouiste de la tradition du Vedanta Swamiji Abhishek Chaitanya. Durant un mois, nous avons étudié un texte qui nous a permis de découvrir l’immensité et la profondeur du Vedanta.

Chiang Mai – décembre 2018 à Wise Living Yoga Academy

Ensuite j’ai eu la chance d’être formée en yin yoga par Sarah Powers. Son enseignement est riche de ses connaissances dans de nombreuses traditions et pratiques comme la psychologie transpersonnelle, la médecine chinoise, les pratiques vipassana, tantriques et dzogchen du bouddhisme. Elle connaît aussi très bien le Viniyoga, l’Ashtanga, et le yoga Iyengar, et l’ayurveda.

A cette époque, j’étais dans une quête entre la voie indienne et la voie chinoise. Je ne savais pas me décider entre persévérer dans la voie de l’ayurveda ou bien me plonger dans la médecine traditionnelle chinoise des méridiens. C’est en discutant avec Sarah que mes idées se sont soudainement éclaircies. Sarah est une personne très inspirante, sereine, qui dégage une profonde bienveillance et beaucoup de gentillesse. 

Sarah Powers – Hong Kong, Octobre 2017

Sarah m’a dit qu’elle aussi avait vécu cette hésitation et qu’elle avait finalement pris un peu de chaque tradition pour en faire quelque chose qui s’adapte aux situations et aux personnes. Ces deux traditions se retrouvent dans bien des points et se complètent aussi. Il y a plein de parallèle qu’on retrouve dans les systèmes comme les Chakras et les Nadis, avec les méridiens, les points Marma dans la Marmathérapie, avec l’acuponcture et acupression. Et il y a aussi beaucoup de pratiques du yoga tantriques qui rejoignent le bouddhisme tantrique, bien sûr puisqu’il s’agit de la même origine ! Ces différentes traditions ont été découvertes et développées dans des cultures et des contextes différents mais beaucoup sont contemporaines l’une de l’autre, et ajoutez à tout cela la médecine tibétaine ! un vaste programme… et encore une fois un puit de connaissance sans limite.

C’est donc vers l’ayurvéda que j’ai choisi de continuer ma voie, pour la simple raison que c’est la science soeur du yoga. L’Ayurveda est considéré comme le côté curatif du yoga, et le yoga le côté spirituel de l’Ayurveda.

Parlons-en d’ailleurs du côté spirituel du yoga (n’oubliez pas d’aller aussi lire dans l’onglet ‘Programme et tarif’ où je parle aussi des Yoga Sutras dans les thèmes de cours depuis janvier 2022). Dans cet ouvrage, on se rend compte que nos souffrances, nos insatisfactions quotidiennes sont uniquement basées sur la façon dont fonctionne notre esprit.  Patanjali nous dit que pour mettre fin à nos souffrances il faut mettre fin à nos perturbations mentales, et comment ? Ce qui est fabuleux ici, c’est que ce sage Patanjali qui a vécu il y a plus de 2200 ans nous donne des clés qui sont toujours valables de nos jours et peut-être même encore plus de nos jours. Qu’en pensez-vous ? 

Alors comment ? selon Patanjali, nous devons pratiquer les Yamas et Niyamas – les règles éthiques et morales, qui sont d’ailleurs communes a beaucoup de cultures et de religions, ainsi nous sommes conscients de nos actes, de nos paroles et de nos pensées, nous n’agissions plus dans un but égoïste mais en plaçant l’autre au centre de toutes nos actions, paroles et pensées. De cette façon, nous nous préoccupons du bonheur des autres, et en faisant cela nous nous rendons heureux. 

Il y a une phrase que je trouve qui résume bien le but du yoga, dans les commentaires des Yoga Sutras du Dr. Jayadeva Yogendra et de Smt. Hansaji, (du Yoga Institute de Mumbai) 

Les vasanas (désirs profonds) sont contenus dans les kleshas (fluctuations mentales) et le karma, la naissance, la durée de la vie, les expériences. Le lieu de résidence des désirs est la chitta (mental) et le support est nos pensées. Le yoga s’attaque à tous ces vieux désirs. La connaissance correcte, la destruction d’avidya (ignorance) et des karmas donnent des résultats. Une fois que cela se produit, les vasanas deviennent absents. Alors il n’y a pas de renaissance. C’est à dire que nous avons atteint le Samadhi, donc nous ne renaissons plus dans le cycle des vies éternelles. “

J’ai essayé de pratiquer les yoga sutras le mieux que j’ai pu. J’ai continué à lire et explorer, par la méditation aussi. A cette époque-là, je vivais encore au Laos, baignée dans la culture laotienne, bouddhiste. J’habitais à 50 mètres d’un temple bouddhiste, à peu près tout le monde habite à 50 mètres d’un temple !!!  j’ai eu le même effet que lors de mon séjour en Thaïlande quelques années auparavant. Mon cœur a été happé par la sérénité, le calme, un sentiment profond de paix intérieure dès que je franchissais les portes d’un temple, un appel venu de mes entrailles, une sensation de revenir à la maison…

J’ai participé aux cérémonies, aux différents festivals bouddhistes, j’allais participer aux méditations de groupe avec les moines, toutes les occasions étaient bonnes pour entrer dans un temple et juste m’asseoir, observer, écouter les moines chanter, admirer les statues de Bouddha. De chez moi, j’entendais le gong de 5h du matin, et vers 6 heures, depuis ma terrasse, au moment où j’allais me poser pour méditer, je pouvais observer la procession des moines qui revenaient de leur sortie avec leurs bols d’offrandes. Les Laotiens qui n’avaient pas grand-chose, donnaient aux moines un peu de riz dans le bol d’offrande, les riches aussi donnent aux moines qui passent, la générosité assure une bonne renaissance 😉  Un ami français me racontait que sa belle-mère lao donnait des croissants et des pains au chocolat aux moines… 

Je voulais en savoir plus, apprendre le bouddhisme. J’entendais un appel. Malheureusement, les Laotiens ne parlent pas bien l’anglais, encore moins le français et encore moins les moines. J’avais essayé d’apprendre le lao, mais il m’aurait fallu des années avant de pouvoir comprendre le lao et étudier le bouddhisme en lao, mais surtout les textes bouddhistes de la tradition Theravada sont en pali, donc, il aurait fallu que j’apprenne le lao et le pali pour vraiment m’imprégner du bouddhisme au Laos. 

Donc, vous l’aurez compris, j’y ai renoncé ! 

En 2019, nous avons quitté le Laos.

Nous sommes rentrés en France et j’ai commencé mon projet d’ouvrir Anandena, qui avait commencé à se dessiner dans ma tête depuis 2015. 

J’ai, bien sûr, continué ma pratique personnelle tous les matins, comme je l’avais fait depuis quelques années. Levée avant toute la famille, une heure de yoga et méditation. L’environnement était juste différent… au Maroc, dans les mois chauds, je pratiquais sur ma terrasse, d’où je pouvais voir un parc en plein cœur de Rabat et le lever de soleil derrière les arbres, la ville qui se réveillait aux premières lueurs du soleil, les bruits qui s’intensifiaient et la chaleur qui grimpait. Au Laos, réveillée au son du gong du temple voisin, toute l’année sur ma terrasse en bois, le long du Mekong, je pouvais voir les moines avec leur bol d’aumône revenir de leur tournée dans le quartier, alignés les uns derrière les autres, puis je les entendais chanter des chants en Pali. A Estrée Wamin, avant que le studio de yoga ne soit terminé, je faisais ma pratique côté moulin, dans le silence, pour ne réveiller personne, dans la pénombre pour ne pas gêner mes yeux ; et à mesure que les mois défilaient j’ajoutais un pull et des chaussettes… puis une couverture pour la méditation !! C’était l’eau de la cascade qui servait de bruit de fond, pas de gong, pas de ville qui se réveille, juste l’eau et le silence… parfois le chant des oiseaux, le calme, la nature. 

Et les mois ont passé, le studio a ouvert en décembre 2019, j’ai donc pu commencer à pratiquer dans la salle de yoga, en traversant la cour à 6h du matin par tout temps ;-). 

Puis le 1er confinement est arrivé…. Le studio a dû fermer, à peine 3 mois et demi après son ouverture. C’était donc déjà le temps de se réinventer !!!

Et aussi le temps de profiter, de continuer à apprendre.

C’est dans cette période que j’en enfin compris pourquoi le bouddhisme m’était apparu comme une évidence. Je vous en avait glissé un mot plus tôt dans mon récit !

Depuis mes différentes formations de professeurs de yoga, durant lesquelles j’ai étudié la philosophie du yoga, j’ai essayé, du mieux que j’ai pu, de mettre en œuvre les yamas et niyamas. Mais je sentais bien qu’il y avait quelque chose que me manquait encore. Bien sûr le fait de mettre œuvre les Yamas, avait eu pour effet de changer mon attitude envers les autres et ma manière de les aider. La première chose a été de réaliser qu’on ne peut pas changer les autres, mais qu’il faut commencer par soi-même. 

C’est Sarah Power qui m’avait initié à la pratique de méditation Tonglen, magnifique pratique de compassion. 

Je cherchais une meilleure manière de servir, d’aider les autres de la manière la plus saine et juste possible, je veux dire sans arrière-pensée, sans préférence, sans rien attendre en retour, dans l’équanimité la plus totale, sans parti-pris. Ça n’est pas évident de ne pas juger, et de ne pas attendre quelque chose en retour lorsqu’on donne de soi. 

Vous allez comprendre un peu plus loin, pourquoi je parle d’aider les autres….

C’est au fur et à mesure de mes explorations et lecture, que j’ai pris conscience que le chemin spirituel yogique et l’atteinte du Samadhi, est quelque chose de foncièrement personnel et « égoïste ». Atteindre la libération… pour en terminer avec ses souffrances personnelles dans le Samsara et enfin pouvoir sortir du cycle des existences éternelles, 

ET PUIS QUOI !! 

C’est aussi quelque chose qui m’avait frappé dans le bouddhisme Theravada. Je m’étais rendu compte que le but est d’atteindre l’éveil pour soi-même.  A l’époque je ne savais pas encore la différence entre le bouddhisme Theravada et Mahayana.  Dans le bouddhisme Mahayana, lorsqu’un être atteint l’éveil et devient un bouddha, il revient sur terre pour aider les autres à sortir du samsara et mettre fin à la souffrance. Il est omniscient, il s’est libéré des voiles qui obscurcissent son jugement, il est libéré de l’auto-chérissement, et de l’égoïsme. Il revient avec cette capacité d’aider les êtres avec un esprit pur. 

Une autre des composantes qui m’a inspiré dans le bouddhisme est le fait que le Bouddha n’est pas un Dieu, au sens des religions monothéistes ou de la religion hindouiste plutôt hénothéiste, qui a une trinité de dieux : Brahma, Vishnu et Shiva ainsi qu’une multitude de déités. Toutefois, en Inde, il y a aussi le Samkhya qui n’est pas non plus théiste. Il n’y a pas de Dieu créateur, il y a Purusha, ou la « conscience profonde » (ou pure conscience), et Prakriti, la « matière » (ou le monde manifesté).

Et qu’en est-il du yoga : selon le sage Patanjali, Ishvara (Dieu en sanskrit) peut être théiste ou non-théiste. Les Yoga Sutras nous donnent le choix entre une pratique de yoga de la dévotion (Bhakti Yoga) envers une divinité qui peut être Brahman, Shiva, Vishnu ou tout autre Dieu personnel -quel que soit notre religion. Ou bien avoir un pratique de yoga non théiste, qui se concentre sur l’idée que Ishvara est le Soi supérieur, la conscience supérieure, la sagesse spirituelle, ou bien la vie, la lumière, la divinité qui est en nous. C’est dans cette optique que le Yoga est vu comme un chemin spirituel en dehors de la composante ‘religion’. 

Patanjali explique que la pratique de la dévotion à Dieu aidera le yogi dans son cheminement spirituel, son véritable but étant d’agir comme un modèle pour aider le yogi sincère à évoluer spirituellement. Il précise que par la croyance en Dieu on peut atteindre l’état de conscience universelle (c’est la méthode supérieure) sans croyance on atteint l’esprit individuel (c’est la méthode inférieure).

Bon, en fait on dit que le Bouddha n’est pas un dieu mais le bouddhisme n’est pas athée, il n’y a pas de dieu créateur, mais il y a des dieux qui ne sont pas éveillés et qui continuent à faire partie du Samsara, et il y a des déités ou des Yidam (en tibétain) qui sont des expressions d’Êtres éveillés – des bouddhas ou bodhisattvas – ce sont des modèles d’éveil pour le pratiquant qui va les assimiler dans sa pratique surtout dans les Tantras mais aussi déjà dans le Bouddhisme Mahayana. Le pratiquant va s’identifier à la déité et va découvrir que la sagesse de ces déités est déjà en nous, c’est donc le représentant de la nature de bouddha qui est en nous. Alors que lorsqu’il y a un Dieu, il reste un objet de dévotion extérieur. Dans le bouddhisme, il n’y a pas de transcendance extérieure. On peut dire que la représentation du Bouddha historique (Bouddha Sâkyamuni) ne doit pas être vu comme un objet de dévotion mais comme une représentation de la nature de bouddha qui est en nous.

Le bouddhisme a un langage universel…

Où en étais-je ?!

Oui, le 1er confinement… pas de cours, le studio est fermé… je commence à faire des vidéos de cours et les poster sur YouTube, en partie pour occuper le temps, mais je trouvais qu’il était opportun de profiter de ce temps que j’avais pour assouvir ma soif d’apprendre le bouddhisme.  C’est par hasard que je suis arrivée sur le podcast de « Découverte du Bouddhisme » et le dernier épisode publié concernait le tantrisme… ouah !  et je me mets donc à écouter.

Christian Charrier

L’enseignant -Christian Charrier – explique qu’il s’agit du dernier weekend du cycle de 2 ans d’enseignement. J’avais pris les choses un peu à l’envers… chaque weekend c’est 6 heures d’enseignement le samedi et le dimanche, à raison de un week-end par mois (sauf juillet/août et jan/fév.) donc 200 heures d’enseignement en deux ans. J’ai écouté les 200h d’enregistrement en 5 mois.

En septembre 2020, je me suis inscrite au nouveau cycle d’enseignement de Découverte du Bouddhisme organisé par l’Institut Vajrayogini de Marzens (près de Toulouse). Je n’ai raté aucun week-end d’enseignement, en ligne, en deux ans. A la fin de la 1ère et de la 2ème année, l’institut organise une semaine de retraite de méditation pour revoir tous les modules et approfondir notre pratique de la méditation. C’est l’occasion de rencontrer les autres participants en personne et d’être en immersion totale et en silence. 

(1ère retraite du LamRim aout 2021)
(2eme retraite du LamRim aout 2022)

Ce qui est incroyable dans cette rencontre avec « Découverte du Bouddhisme » c’est que je n’ai pas cherché à savoir quelle était la lignée d’enseignement, ni les maîtres Lamas qui la composait, malgré tout je n’en savais pas suffisamment pour être capable de faire des comparaisons et être regardante sur ces points ! donc je me suis laissée guider par mon instinct et il m’a amené naturellement vers le Mahayana et surtout vers la lignée Guéloupa, lignée des Dalaï Lamas. Est-ce que vous vous souvenez, au début de mon récit j’ai mentionné le Dalaï Lama qui s’était matérialisé devant moi sous la forme d’un livre dans une librairie de Dakar. 

J’allais de révélation en révélation dans mon esprit, dans ma vie, des évidences, toutes les questions que je m’étais posée dans ma vie, depuis toute petite, commençaient à trouver des réponses, des indices, un sentiment de déjà-vu. Des questions du genre : pourquoi je suis qui je suis ? pourquoi je fais ce que je fais ? d’où je viens ? comment je suis arrivée où j’en suis aujourd’hui ? pourquoi j’aime tel chose et pas une autre ? qu’est-ce que je dois accomplir dans cette vie ? qu’est-ce que je veux après ? dans la prochaine vie ? 

Mon choix n’a pas toujours été bien compris par mon entourage, mais jamais mes proches m’ont empêché de poursuivre mon chemin, et je les remercie pour ça ! même si parfois j’ai dû me justifier, ça m’a aussi permis de me remettre en question et de tester mes connaissances et surtout mes motivations, de remettre en perspective mon choix de changer de religion. Après la première retraite d’une semaine, j’ai informé l’institut que je voulais « prendre refuge ».  

Il faut savoir que le Dalaï Lama conseille toujours aux occidentaux de garder leur religion de naissance, qu’il n’est pas nécessaire de se convertir au bouddhisme, il suffit de suivre cette philosophie de vie et ses principes pour mieux vivre, moins souffrir et aider les autres de la meilleure manière que l’on puisse. 

Je n’ai jamais été une grande pratiquante des églises, j’ai été baptisée, j’ai fait ma petite communion, je me suis mariée et nous avons baptisé nos enfants à l’église, plus dans un esprit de tradition que pour des raisons religieuses. Au fils du temps, j’ai eu de plus en plus la conviction de ne plus être en accord avec la religion catholique, pour de multiples raisons que je ne développerais pas ici… j’ai donc opté pour la prise de refuge, car cela me semblait le plus adéquate pour continuer mon chemin spirituel. 

Lorsque l’institut m’a contacté pour me proposer une date pour la prise de refuge, la 1ère fois je n’ai pas pu me rendre disponible, c’était en octobre 2021. La 2ème fois, j’ai tout fait pour me rendre disponible et organiser la famille pour le temps de mon absence. Les jours qui ont suivi, ont été du pur bonheur, plein de pensées se bousculaient dans ma tête : ma responsabilité nouvelle à partir de ma prise de refuge, une sorte de recadrage, c’est sérieux et je veux prendre le refuge sérieusement, mettre en pratique dans ma vie de tous les jours et pratiquer avec cœur et avec la motivation de pouvoir aider tous les êtres qui souffrent. J’avais l’impression de flotter, que tous les éléments étaient alignés pour me permettre d’accomplir ce qui était dans la tête et mon cœur depuis des années.

Je me suis donc organisée pour aller à Marzens le 18 mars 2022 pour prendre part à la cérémonie de prise de refuge avec Guéshé Loden. J’avais eu l’occasion de rencontrer Guéshé Loden en aout 2021, un maître bouddhiste tibétain, né en Inde (après l’invasion du Tibet par la Chine). Comme tous les grands maîtres, lorsqu’il apparaît dans une pièce, tout s’illumine, le temps s’arrête et les regards l’accueillent avec un grand respect, avec humilité, reconnaissance, amour… le présent est comme suspendu…

Guéshé Tenzin Lodén

Avant que la cérémonie ne commence, j’ai pris le temps de me balader dans le château et autour du château, et dans ma balade méditative, j’ai eu la chance de rencontrer Vénérable Charles. Un autre être incroyable, un pur bodhisattva, rempli de compassion pour tous les êtres, il est de ceux qui font transparaitre une humilité et un esprit d’éveil qui se matérialise devant nos yeux. Il m’a regardé, s’est approché de moi instantanément avec un sourire de pur bonheur, et m’a pris dans ces bras, et il est reparti comme il était arrivé, en un éclair. 

Vénérable Charles

Puis la cérémonie a commencé, elle dura deux heures, il y avait d’autres personnes présentes, toutes là pour prendre refuge ainsi que la traductrice de Guéshé Loden. Magnifique cérémonie dans la petite Gompa (temple en tibétain). A la fin de la cérémonie, Guéshé Loden nous donne un nom bouddhiste.

Le mien : Ténzin Tcheunyi. བསྟན་འཛིན་ཆོས་ཉིད

Après la cérémonie de prise de refuge, il y avait une autre cérémonie qui était organisée dans la grande gompa pour la 1èrepleine lune après le nouvel an tibétain. Les participants étaient nombreux et la cérémonie était faite de chants, de prières, de musique, d’offrandes, une ambiance joyeuse dans un esprit intense de félicité intérieure. Durant un moment de pause, Christian (notre enseignant de découverte du Bouddhisme) passait entre les participants pour leur remettre des cartes, des représentations de déités, des photos de Lamas tibétains et des grands maîtres, qui avaient appartenu à Eléa, une française bouddhiste qui était connue de l’institut depuis des décennies, qui avait été traductrice du Dalaï Lama, une grande méditante décédée en début d’année, elle avait laissé toutes ses cartes et photos derrière elle !!! en laissant son corps… arrivé à moi, Christian a déposé sur ma petite table la photo prise par Eléa du Dalaï Lama lors de sa visite en Dordogne en 1991 (il est écrit derrière la carte). J’en ai eu le souffle coupé, des larmes ont coulé sur mon visage, je n’ai rien pu faire… encore aujourd’hui alors que j’écris ces phrases !!!    

Le lendemain j’ai pu participer à une journée d’enseignement avec Guéshé Loden et le soir, Christian nous a proposé une pratique de purification de Vajrasattva. 

Et le dimanche, j’ai repris la route pour rentrer à Estrée Wamin…

avant de vous en dire plus, je vous annonce un voyage en septembre et octobre 2023, voyage pèlerinage et donc plein de choses en perspective à vous raconter ici !!!

suite au prochain numéro 😉